La route vers le bonheur
1967 : Expo universelle à Montréal. Que de fois n’avons-nous pas chanté : « C’est le début d’un temps nouveau. » Mais en relisant l’évangile de ce dimanche, il faut reculer au temps de Jean Baptiste pour l’annonce d’un grand temps nouveau, annonce faite en l’an 15 du règne de l’empereur romain Tibère. C’est si vrai qu’à la suite de la chute de l’Empire romain, on divisera le temps historique en deux catégories différentes : avant et après Jésus Christ.
« Préparez le chemin du Seigneur », préparez le chemin du bonheur. Est-ce un ordre ? Une injonction ? … L’essentiel, ce n’est pas nous qui allons vers Dieu, mais plutôt le contraire : que Dieu vient vers nous. Bien avant l’Expo, les quatre dimanches de l’Avent nous font chanter : « Venez, divin Messie … » Les paroles de ce refrain nous sont clairement inspirées des derniers mots de la Bible : « Viens, Seigneur Jésus. »
Quand Jésus affirmera : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie », bien avant Lui, Baruch le prophète nous aura lancé une belle invitation : « Mets ton habit de bal : tu seras la plus belle, le plus beau pour aller danser. » (cf. 1re lecture de ce dimanche).
Mais un courant actuel tend à niveler les différences entre les diverses religions, « christianisme, judaïsme ou islam » qui auraient finalement le même Dieu, dit-on parfois. Peut-être bien. Mais ce qui est propre à la foi chrétienne se distingue du discours des autres religions. Cet Enfant dont nous allons, une fois de plus, célébrer l’événement de sa naissance, c’est Dieu qui s’est fait l’un de nous. Reconnu homme à son comportement, Il s’est abaissé Lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir sur une croix. Il est Celui dont le Nom surpasse tous les noms, afin qu’au nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est le Seigneur, pour la gloire de Dieu le Père. »
Que Dieu se soit fait homme, que ce Dieu se soit fait serviteur, c’est le comble pour une majorité de croyants, toutes confessions confondues. Pourtant, l’ambition du Christ Jésus : se faire l’un de nous pour nous attirer vers le Père. Avec Lui, notre échelle des valeurs s’inverse. La grandeur du Dieu de Jésus Christ, voilà aussi la dignité à laquelle nous sommes appelés. Pas grand rapport avec le Père Noël.
par Paul-Eugène Marotte, ptre le 9 décembre 2012