Un prophète tout près de moi ?
Si tu penses qu’un prophète, c’est quelqu’un qui prédit la température, tu es mieux de consulter Météo Média. Dans la Bible, c’est celui qui aide les autres à connaître Dieu, la vérité de Dieu, la volonté de Dieu. Ainsi, la nativité de Jean Baptiste célébrée, il y a une couple de semaines, illustre bien ce que nous sommes appelés à vivre.
Quand celui qui nous fait connaître Dieu est quelqu’un d’ordinaire, on n’accepte pas facilement ce qu’il dit : c’est trop gênant, et même choquant. Par exemple, c’est un fils ou une fille qui fait une remarque juste à ses parents. On a de la difficulté à accepter une leçon d’un plus jeune : « T’es trop jeune pour sermonner tes parents. Les jeunes d’aujourd’hui n’ont plus le sens du respect et de l’autorité. »
L’inverse peut aussi arriver pour les parents : quand on grandit, quand on devient adolescent, on n’aime pas beaucoup se faire corriger : on craint tellement d’être traité en enfant … on craint aussi pour sa liberté encore fragile. Alors, mutisme ou agressivité : « Je sais ce que j’ai à faire. Vous, les parents, vous êtes vieux jeu. Vous ne comprenez rien : vous êtes des croulants. »
Le prophète, c’est Monsieur Tout-le-monde ou Madame Tout-le-monde, et c’est même parfois un tout jeune enfant. Le prophète, c’est celui qui nous dit ce que le Christ nous dirait Lui-même, ou c’est celui qui agit comme le Christ agirait Lui-même.
Quand le prophète est trop proche de nous, il n’est pas facile d’encaisser son message. Alors, on dit à l’enfant : « Toi, c’est l’heure d’aller te coucher » ou l’on dit à l’adulte : « Commence par arrêter de boire avant de jouer au saint. » ou encore : « Il doit bien y avoir une piastre à faire là, autrement tu ne donnerais pas de ton temps comme ça. » Ou enfin : « C’est bien beau ce que tu fais, mais moi, j’aime mieux m’occuper de ma famille. Et je me demande si tu ne fais pas ça pour te montrer. »
On trouve facilement un prétexte pour ne pas avoir à changer à cause de quelqu’un qui est proche. Pourtant, l’Esprit souffle où Il veut, par qui Il veut.
par Paul-Eugène Marotte, ptre le 15 juillet 2012