Portrait de familles
EN CE MOIS DE JUIN 2015, nous nous trouvons à mi-chemin entre deux rassemblements ecclésiaux en lien avec la famille. En octobre 2014 s’est tenu un synode extraordinaire sur la famille et le mariage, en préparation à un autre synode sur le même thème, en octobre de cette année. Entre-temps, du 22 au 27 septembre prochain, aura lieu la huitième Rencontre mondiale des familles à Philadelphie. À moins d’un imprévu, le pape François devrait y assister.
Ces grands rassemblements autour d’un même thème reflètent bien toute l’importance que l’Église accorde à la famille. Pour le pape François, il s’agit d’un sujet de préoccupation constante. La Conférence des évêques catholiques canadiens en a récemment fait une priorité. On ne peut que se réjouir de ces initiatives qui révèlent un réel désir de l’Église de se rapprocher toujours davantage de ce que les gens vivent au jour le jour. En effet, des études et sondages récents indiquent que la famille demeure une valeur primordiale dans la population. Y compris parmi les plus jeunes que l’on ne peut soupçonner d’être nostalgiques des grandes familles d’autrefois bien soudées autour d’un père et d’une mère.
La réalité de la famille a bien changé au cours des dernières décennies, je ne vous apprends rien. Vous êtes à même de le percevoir dans votre propre entourage. Certains disent qu’elle est en crise. Je dirais qu’elle évolue. Pour le meilleur ou pour pire? Sans doute un peu des deux. Je me garderai toutefois d’entretenir un portrait idéalisé et presque romantique de la famille d’autrefois. Elle vivait aussi ses drames et ses misères, mais on en parlait peut-être moins.
Il convient d’ailleurs aujourd’hui de parler des familles plutôt que de la famille tant cette réalité est devenue multiforme. On aurait beau le regretter, le dénoncer ou le nier, les faits sont là. Et je ne dis pas cela comme si c’était une fatalité. Le portrait «éclaté» des familles d’aujourd’hui est peut-être bien le reflet d’un monde ouvert où les expériences de vie s’entrecroisent et s’enrichissent mutuellement.
Mon souhait: que la Rencontre mondiale des familles à Philadelphie soit une occasion pour l’Église de se mettre encore davantage à l’écoute des personnes qui les composent, y compris lorsque leurs propos peuvent bousculer certains des principes qui lui tiennent à cœur. Mon espérance: l’ouverture d’esprit du pape François, qui ne craint pas les remises en question.
Jean Grou