Engageons-nous
Le bilan de l’année 2014 me porte à privilégier trois événements auxquels l’Ordo (calendrier pour l’année liturgique) nous invite annuellement en janvier. Je les vois comme trois occasions de s’engager en 2015.
Il y a d’abord le dimanche de l’Épiphanie (cette année, le 4 janvier), c’est-à-dire de la manifestation de la lumière de Noël à chaque personne. Cette fête ravive le souvenir du charisme de l’abbé Raymond Gravel, décédé le 11 août dernier. Celui-ci nous appelait à sortir de notre confort pour marcher avec les mages qui cherchent Dieu dans l’incertitude, la confiance et l’espérance. Quitte à bousculer les «professionnels de la religion» qui annoncent bien la nouveauté de Dieu, mais sans oser la vivre et l’actualiser. Quitte aussi à irriter les «Hérodes» d’aujourd’hui qui maintiennent leur pouvoir par l’injustice et l’oppression. Ne craignons pas de chercher jusque dans les marges de notre société l’expérience de la miséricorde, qui est au cœur de la foi de l’Église.
L’autre événement qui nous engage est la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (18 au 25 janvier). L’année qui vient de se terminer aura été marquée par des guerres extrêmement violentes et meurtrières. Dans un tel climat, comment ne pas ressentir douloureusement l’indifférence, quand ce n’est pas la méfiance, qui mine nos rapports avec les autres confessions chrétiennes? Comment ne pas prier pour que nos Églises se serrent les coudes dans leur foi au Christ qui a détruit «le mur de la haine» (Éphésiens 2, 14)? Et comment ne pas espérer que ce mouvement œcuménique fera front avec les autres grandes religions contre l’offense extrêmement grave que le fanatisme religieux commet envers Dieu et notre commune humanité? Très concrètement, accueillons l’immigrant à bras ouverts, respectons sans préjugés sa pratique religieuse.
Le dernier événement du calendrier de ce mois qui pourrait éveiller notre conscience est la Journée mondiale des migrants et des réfugiés (19 janvier). Leur nombre explose, particulièrement au Moyen-Orient. Souvenons-nous de la visite du pape François, en juillet 2013, sur l’île sicilienne de Lampedusa, porte de l’Europe, où échouent des milliers de migrants africains, ceux qui échappent à la mort… Demandons avec lui au Seigneur d’effacer les traces d’Hérode qui restent dans notre cœur, de nous donner «la grâce de pleurer sur notre indifférence [et] sur la cruauté qui est dans le monde, en nous, aussi en ceux qui dans l’anonymat prennent les décisions socio-économiques qui ouvrent la voie à des drames comme celui-ci» (homélie à Lampedusa). Engageons-nous à rendre le monde meilleur.
Jacques Lison
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