Ayez pitié de moi qui ne vaux rien ...
« Il me faut à tout prix un secours prompt et fort.
« Ce fort secours, c'est vous, maîtresse de la mort,
« Et reine de la vie, ô Vierge Immaculée,
« Qui tendez vers Jésus la Face constellée,
« Pour lui montrer le Sein de toutes les douleurs
« Et tendez vers nos pas, vers nos ris, vers nos pleurs,
« Et vers nos vanités douloureuses les paumes Lumineuses, les Mains répandeuses de baumes.
« Marie ayez pitié de moi qui ne vaux rien (...)
« Fleurisse dans tout moi la fleur des divins Mais,
« Votre amour Mère tendre et votre culte tendre.
« Ah ! vous aimer, n'aimer Dieu que par vous, ne tendre
« A lui qu'en vous sans plus aucun détour subtil,
« Et mourir avec vous tout près. Ainsi soit-il ! »
Paul Verlaine (+ 8.1.1896),
l'Angélus de Midi, novembre 1873