Il ne l’a pas vu passer
Qu’est-ce qu’il n’a pas vu passer ? … Au temps où les tramways serpentaient les rues de Lévis, de la Côte Guilmour à la plage du Pont Garneau, sans oublier le « transfert » à Bienville, pour grimper vers Christ-Roi, quelqu’un que je connais bien, attendait le tramway pour se rendre à Lauzon.
Distrait ou visuellement accaparé par je ne sais quoi ou qui, toujours est-il, il n’a pas vu deux tramways passer devant lui … il est revenu à la réalité à l’arrivée du troisième tramway.
La distraction, dans le sens d’occupation, d’activité qui délasse, est fort bénéfique. Cette « distraction » est positive. Elle aide au « relancement » sur la route, les yeux bien ouverts, le cœur plein d’énergie, la conscience en état d’alerte pour discerner les vraies valeurs à choisir et éviter le piège engourdissant de la répétitivité.
Ainsi, au fil du temps qui passe :
Avons-nous vu passer la fête à double facette: la Toussaint et celle des défunts ?…
Avons-nous vu passer l’invitation à participer à la mission apostolique de notre paroisse prévue au 30 octobre, utiliser nos talents, dans du bénévolat, afin de répondre aux attentes variées et nombreuses des jeunes, des ados et autres besoins signalés dans le feuillet paroissial du 30 octobre ?
L’histoire se répétant, on a vu s’éteindre des chrétientés presque entières, faute d’audace, pour faire avancer le règne du Christ et à cause de la perte de conscience en la richesse des talents de la foi chrétienne.
On ne peut en effet travailler pour le Christ tout en restant fermé sur soi.
Jadis, à l’occasion du dernier dimanche de l’année liturgique, nous chantions avec ardeur, une ardeur parfois militaire : « Parle, commande, règne, nous sommes tous à Toi … mais le premier couplet ne nous a pas réveillés : « Tandis que le monde proclame l’oubli du Dieu de majesté … »
Lors de son voyage en Allemagne, il y a quelques mois, notre Pape Benoît XVI réaffirmait : « Là où est Dieu naît l’avenir. »
Il ne s’agit donc pas de voir passer l’Avent et Noël, mais d’embarquer dans ce temps pour notre avenir et celui de la planète.
par Paul-Eugène Marotte, ptre le 13 novembre 2011