Le changement d’année liturgique
La Bible contient quatre Évangile, chacun ayant son style propre. C’est ainsi que le Nouveau Testament nous propose divers discours sur Jésus Christ.
Ainsi, à chaque année liturgique des extraits des textes de l’un ou l’autre des trois évangélistes, soit Matthieu, Marc et Luc reviennent en boucle, émaillés de textes provenant de Jean.
Avec la fête du Christ-Roi, une année liturgique s’est terminée. Tout au long de cette période, nous avons écouté les récits de l’évangéliste Marc. En ce premier dimanche de l’Avent, débute une nouvelle année liturgique pendant laquelle on proclamera des extraits de Luc.
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Saint Luc et son Évangile
Né à Antioche, saint Luc pratiquait la médecine et s’adonnait à la peinture à ses heures. Aujourd’hui, on le présente souvent comme le saint patron des médecins et des peintres.
Compagnon de voyage de saint Paul, Luc le suit jusqu’à Rome où l’on suppose qu’il aurait écrit son Évangile vers les années 62 à 65. Luc est symbolisé par le bœuf. On le fête le 18 octobre.
Luc a écrit deux livres : son Évangile, consacré à Jésus ainsi que les Actes des apôtres consacré à l’Esprit et à l’Église.
Dans son Évangile, saint Luc se présente comme un historien ayant pris soin de bien s’informer avant d’exposer avec ordre les évènements. Le prologue de son Évangile le montre bien :
« Plusieurs ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, tels que nous les ont transmis ceux qui, dès le début, furent les témoins oculaires et sont devenus les serviteurs de la Parole. C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi, après m’être informé soigneusement de tout depuis les origines, d’en écrire pour toi, cher Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as reçus. » (Luc 1, 1-5)
Comme on le constate, il s’adresse à un certain Théophile, (en grec “ami de Dieu”). Ce nom symbolique vise en fait un personnage qui représente, dans l’acte de lecture, tout nouveau chrétien invité à se rendre compte de la solidité des enseignements qu’il a reçus comme le dit Luc.
L’Évangile de Luc est le troisième et fait partie des évangiles dits synoptiques avec ceux de Matthieu et Marc du fait qu’ils comportent des passages forts semblables.
Avec Matthieu, Luc s’intéresse à la naissance mystérieuse de Jésus mais les récits de l’enfance sont le propre de Luc. Pour Luc, la vie publique de Jésus débute avec la prédication dans le Temple, à Nazareth, la ville de son enfance. Luc est le seul à présenter la montée de Jésus à Jérusalem comme un voyage. Il a aussi présenté l’accomplissement de la mission de Jésus (Salut) par la Passion et la Résurrection. De plus, beaucoup d’éléments lui sont propres, comme les miracles et les paraboles (15 en tout).
Dès le commencement de son Évangile, saint Luc insiste sur le fait que le Salut est pleinement donné aujourd’hui.
« Aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. » (Luc 2, 11)
En suivant Jésus dans le récit de Luc, on découvre comment le salut de Dieu nous rejoint dans notre quotidien. Des premières paroles dans la synagogue de Nazareth jusqu’aux derniers mots sur la croix, le mot « aujourd’hui » revient souvent. Personne n’est exclu du Royaume de Dieu.
Cherchant avant tout à expliquer, par son vocabulaire varié, Luc est sans doute le plus accessible des quatre évangélistes. En cheminant tout au long de son récit, le lecteur découvre non seulement le Sauveur de tous les hommes, mais Luc l’aide à s’approcher du mystère de Jésus. La christologie de Luc donne de Jésus un portrait plein de grâce et de miséricorde.
Les cantiques évangéliques
Deux Cantiques évangéliques de Luc ont été repris dans la Prière du temps présent (bréviaire) et méritent d’être médités.
Cantique de Marie (Luc 1, 47-55)
« Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.
Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de bien les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. »
Cantique de Zacharie (Luc 1, 68-79)
« Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, parce qu’il a visité son peuple pour accomplir sa libération. Dans la maison de David, son serviteur, il a fait se lever une force qui nous sauve. C’est ce qu’il avait annoncé autrefois par la bouche de ses saints prophètes : le salut qui nous délivre de nos adversaires, des mains de tous nos ennemis. Il a montré sa miséricorde envers nos pères, il s’est rappelé son Alliance sainte : il avait juré à notre père Abraham qu’il nous arracherait aux mains de nos ennemis, et nous donnerait de célébrer sans crainte notre culte devant lui, dans la piété et la justice, tout au long de nos jours.
Et toi, petit enfant, on t’appellera prophète du Très-Haut, car tu marcheras devant le Seigneur pour lui préparer le chemin, pour révéler à son peuple qu’il est sauvé, que ses péchés sont pardonnés. Telle est la tendresse du cœur de notre Dieu ; grâce à elle, du haut des cieux, un astre est venu nous visiter ; il est apparu à ceux qui demeuraient dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, pour guider nos pas sur le chemin de la paix. »
Francine Paquet