Le premier rôle
« Tu n’as pas retenu loin de moi ton fils. »
Livre de la Genèse, chapitre 22, verset 15
La méditation
Dieu avait demandé à Abraham de lui sacrifier son fils Isaac. Alors que le drame semblait inéluctable, le bras de Dieu est arrivé à temps pour empêcher la mort de l’enfant. De ce sacrifice, qui semble incomplet, Dieu n’est pas qu’un spectateur : c’est l’acteur principal de la scène.
On doute parfois de la capacité de Dieu à agir, à modifier concrètement notre vie : pourquoi a-t-il laissé mon père mourir, pourquoi est-ce que je retombe toujours dans ce même péché ? Mais la fidélité d’Abraham, sans nous garantir un résultat, nous encourage à rester convaincus qu’Il peut agir et qu’Il agit maintenant dans ma vie. Chacune de mes actions peut être un lieu où sa Parole devient efficace.
Pas pour agir à ma place, pas même pour me faire atteindre un résultat un peu trop élevé pour moi. Ce n’est pas son genre, il est beaucoup plus créatif !
Regardons bien : Dieu n’a pas empêché ni confirmé l’intention d’Abraham, il l’a transformée en révélant ce qui lui donne vraiment un sens. En laissant son fils s’approcher au plus près de Dieu, Abraham lui a transmis le goût de cette Parole qui fait quitter son pays et la maison de son Père, pour devenir fils de la liberté. Il l’a peut être perdu, mais il sait qu’Isaac, lui, s’est trouvé.
Dans chacun de nos sacrifices Dieu veut aussi déployer sa créativité, mais prendrons-nous le risque de le laisser libérer nos vrais désirs ?
Frère Marc-Antoine Bêchétoille
Couvent St Jacques Paris