Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 16,1-8.
Le sabbat terminé, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des parfums pour aller embaumer le corps de Jésus.
De grand matin, le premier jour de la semaine, elles se rendent au sépulcre au lever du soleil.
Elles se disaient entre elles : « Qui nous roulera la pierre pour dégager l'entrée du tombeau ? »
Au premier regard, elles s'aperçoivent qu'on a roulé la pierre, qui était pourtant très grande.
En entrant dans le tombeau, elles virent, assis à droite, un jeune homme vêtu de blanc. Elles furent saisies de peur.
Mais il leur dit : « N'ayez pas peur ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n'est pas ici. Voici l'endroit où on l'avait déposé.
Et maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre : 'Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l'a dit. ' »
Elles sortirent et s'enfuirent du tombeau, parce qu'elles étaient toutes tremblantes et hors d'elles-mêmes. Elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur.
COMMENTAIRE DU JOUR
Bienheureux Guerric d'Igny (v.1080-1157), abbé cistercien
3ème Sermon pour la Résurrection (trad. SC 202, p.249s rev.)
« Voici le jour que le Seigneur a fait »
« Voici le jour que le Seigneur a fait. Tressaillons d'allégresse, réjouissons-nous en lui ! » (Ps 117,24) Frères, attendons le Seigneur en tressaillant d'allégresse, afin de le voir et de nous réjouir de sa lumière. Abraham a exulté à la seule pensée de voir le jour du Christ, et il a mérité ainsi de le voir et de s'en réjouir (Jn 8,56). Toi aussi, il te faut veiller chaque jour aux portes de la Sagesse (Pr 8,34)..., avec Marie Madeleine monter la garde à la porte au tombeau du Christ. Alors, j'en suis sûr, tu éprouveras avec elle combien est vrai ce qu'on lit dans l'Écriture au sujet de la Sagesse en personne, qui est le Christ : « Ceux qui l'aiment la contemplent sans peine, car elle se laisse découvrir par ceux qui la cherchent » (Sg 6,12)...
Lui-même en a fait la promesse : « J'aime ceux qui m'aiment, et ceux qui demeurent vigilants pour me chercher me trouveront » (Pr 8,17). C'est ainsi que Marie a trouvé Jésus dans la chair, elle qui veillait en venant au tombeau alors qu'il faisait encore sombre. Toi, il est vrai, tu ne dois plus le connaître selon la chair (2Co 5,16) mais selon l'esprit. Mais tu le trouveras spirituellement si tu cherches avec un désir semblable à celui de Marie... : « Mon âme t'a désiré pendant la nuit ; au plus profond de moi, mon esprit te cherche » (Is 26,9). Dis avec le psalmiste : « Dieu, mon Dieu, je te cherche dès l'aurore ; mon âme a soif de toi » (62,2)...
Veillez donc, frères, et priez intensément !... Veillez d'autant mieux que pointe déjà l'aurore du jour sans déclin... Oui, « voici pour nous l'heure de sortir du sommeil, car la nuit est déjà avancée, le jour est proche » (Rm 13,11-12). Veillez donc, pour que la Lumière du matin, le Christ, se lève sur vous, lui dont « le lever est prêt comme celui de l'aurore » (Os 6,3), car il est prêt à renouveler souvent le mystère de sa résurrection matinale en faveur de ceux qui veillent pour lui. Alors, le coeur jubilant, tu pourras chanter : « Le Seigneur Dieu nous a illuminés. Voici le jour que le Seigneur a fait, réjouissons-nous en lui ! »