« Allez dire à ses disciples : ' Il est ressuscité et il vous précède en Galilée ; c'est là que vous le verrez' » (Mt 28,7)
C'est volontairement qu'il est dit : « Il vous précède en Galilée : là vous le verrez, comme il vous l'a dit. » Galilée veut dire « fin de la captivité ». Le Rédempteur, lui, était déjà passé de la passion à la résurrection, de la mort à la vie, du châtiment à la gloire, de la corruption à l'incorruptibilité. Mais si les disciples, après la résurrection, le voient d'abord en Galilée, c'est que, plus tard, nous ne contemplerons, dans la joie, la gloire de sa résurrection que si nous quittons nos vices pour les sommets de la vertu. Il y a un déplacement à faire : si la nouvelle est connue au sépulcre, c'est ailleurs que le Christ se montre...
Il y avait deux vies ; nous en connaissions une, mais pas l'autre. Il y avait une vie mortelle et une immortelle, une corruptible et l'autre incorruptible, une de mort et l'autre de résurrection. Alors vint le Médiateur entre Dieu et les hommes, l'homme Jésus Christ (1Tm 2,5), qui se chargea de la première vie et nous révéla l'autre, qui perdit l'une en mourant et nous révéla l'autre en ressuscitant. S'il nous avait promis, à nous qui connaissions la vie mortelle, une résurrection de la chair sans nous en donner une preuve palpable, qui aurait pu ajouter foi en ses promesses ?
Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l'Église