Ouvrez les portes
On ne parle plus beaucoup de la Fête-Dieu. Cela ne signifie pas que Jésus ne serait plus Fils de Dieu, de la même nature que le Père. On parle plutôt de la fête du Saint-Sacrement. Cela signifie que le pain est sacrement de la présence réelle de Jésus vivant, comme Jésus Lui-même est le sacrement de Dieu. Autrement dit, le pain eucharistique est un signe sensible qui nous permet de rencontrer Jésus vivant, aussi réellement que Jésus nous permet Lui-même de rencontrer Dieu.
Ainsi quand le Pape Jean-Paul II prit la parole au jour de son élection, c’est au monde entier que cette parole s’est fait entendre. Pas seulement aux catholiques. Il entendait par là, non seulement les portes de chacun de nos cœurs, mais aussi les portes des nations, des pays de l’Est, les portes qui séparent les pays en voie de développement et les pays nantis, les portes du racisme, les portes des appartenances religieuses, les portes des corporatismes …
C’est notre réflexe de fermer les portes. À la mort de Jésus, les Apôtres ont commencé par fermer les portes. À la Pentecôte, c’est l’audace du grand large.
« Nous vivons, Seigneur, dans un monde fermé à double tour : verrouillé par des milliers, des millions de clefs. Chacun a les siennes : celles de la maison et celles de la voiture ; celles de son bureau et celles de son coffre ; et comme si ce n’était rien que tout cet attirail, nous cherchons sans cesse une autre clef : clef de la réussite ou clef du bonheur, clef du pouvoir ou clef des songes.
Toi, Seigneur, qui as ouvert les yeux des aveugles et les oreilles de sourds, donnes-nous aujourd’hui la seule clef qui nous manque : celle qui ne verrouille pas, mais LIBÈRE ; celle qui ne renferme pas nos trésors périssables, mais livre passage à TON AMOUR ; celle que tu as confiée aux mains fragiles de ton Église et qui ouvre LES PORTES DU ROYAUME. »
(prière de Mgr François Séjourné)
Célébrer l’Eucharistie, c’est célébrer le don de Dieu dans la vie des hommes. Et célébrer ce don de Dieu, ça va plus loin qu’on pense, car « le Pain que je lui donnerai, c’est le PAIN DE LA VIE ÉTERNELLE. »
par Paul-Eugène Marotte, ptre le 2 juin 2013