Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 17,11-19.
Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. Père saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton nom que tu m'as donné en partage, pour qu'ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j'étais avec eux, je les gardais dans la fidélité à ton nom que tu m'as donné. J'ai veillé sur eux, et aucun ne s'est perdu, sauf celui qui s'en va à sa perte de sorte que l'Écriture soit accomplie.
Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, en ce monde, pour qu'ils aient en eux ma joie, et qu'ils en soient comblés.
Je leur ai fait don de ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu'ils ne sont pas du monde, de même que moi je ne suis pas du monde.
Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les gardes du Mauvais.
Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.
Consacre-les par la vérité : ta parole est vérité.
De même que tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me consacre moi-même, afin qu'ils soient, eux aussi, consacrés par la vérité.
COMMENTAIRE DU JOUR
Saint Cyrille d'Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l'Église
Commentaire de l'évangile de Jean, 11, 11 ; PG 74, 558 (trad. Jean expliqué, DDB 1985, p. 134)
« Pour qu'ils soient un, comme nous-mêmes »
Lorsque le Christ est devenu semblable à nous, c'est-à-dire s'est fait homme, l'Esprit l'a oint et consacré, bien qu'il soit Dieu par nature... Il sanctifie lui-même son propre corps, et tout ce qui dans la création est digne d'être sanctifié. Le mystère qui s'est passé dans le Christ est le principe et l'itinéraire de notre participation à l'Esprit.
Pour nous unir nous aussi, pour nous fondre dans l'unité avec Dieu et entre nous, bien que séparés par la différence de nos individualités, de nos âmes et de nos corps, le Fils Unique a inventé et préparé un moyen de nous rassembler, grâce à la sagesse qui est la sienne et selon le conseil de son Père. Par un seul corps, son propre corps, il bénit ceux qui croient en lui, dans une communion mystique il en fait un seul corps avec lui et entre eux.
Qui pourrait donc séparer, qui donc pourrait priver de leur union physique ceux qui, par ce corps sacré et par lui seul, sont unis dans l'unité du Christ ? Si nous partageons un même pain, nous formons tous un seul corps (1Co 10,17). Car le Christ ne peut pas être partagé. C'est pourquoi l'Eglise elle aussi est appelée corps du Christ, et nous ses membres, selon la doctrine de saint Paul (Ep 5,30). Tous unis au seul Christ par son saint corps, nous le recevons, unique et indivisible, dans nos propres corps. Nous devons considérer nos propres corps comme ne nous appartenant plus.