Points de réflexion
1. Construire sa vie sur le Christ selon saint Bède et saint Basile. Pour cette méditation, nous écoutons d’abord les commentaires de saint Basile et de saint Bède, pères de l’Église des Ve et VIIIe siècles après le Christ quand ils parlent de la personne qui construit sa vie sur la Parole de Dieu, et le torrent qui menace cette construction.
Construire sur le roc, pour saint Bède veut dire « creuser bien avant, à l’aide des préceptes de l’humilité, enlever tout ce qui est terrestre ». Quand le croyant a bien creusé, il peut poser sa vie sur le Christ comme le dit saint Basile : « Poser le fondement sur la pierre, c’est s’appuyer sur la foi de Jésus-Christ, pour demeurer ferme dans l’adversité, soit qu’elle vienne des hommes, soit qu’elle vienne de Dieu ».
Quel est le torrent ou l’adversité dont parle l’Évangile ? Bède le voit comme un débordement qui arrive de trois manières : « sous l’influence des esprits immondes, par l’agitation des méchants, par le trouble de l’âme ou de la chair ». Pourquoi tomberions-nous ? Bède explique : « Plus les hommes mettent leur confiance dans leurs propres forces, plus aussi leur chute est grande, et plus ils s’appuient sur la pierre invincible, plus ils sont inébranlables ».
2. Creuser et enlever pour poser le fondement. Souvent dans notre vie spirituelle, il nous semble que nous creusons et nous enlevons en continu. Nos efforts n’ont pas de récompense ni, parfois, de sens. La vie peut sembler vide. Pourtant, c’est dans ce vide que nous pouvons poser un acte de foi nu dans le Christ : « Seigneur, ma vie se fonde sur toi, et non sur mes avis, mes décisions ou mes sentiments ». Construire sur le roc n’est pas s’arrêter quand le travail fatigue, sinon continuer jusqu’au profond de l’abîme en croyant que nous trouverons le Christ et en le cherchant sans relâche.
Ainsi dans la lettre aux Hébreux (6, 10-11) : « Dieu n’est pas injuste : il n’oublie pas votre action ni l’amour que vous avez manifesté à son égard, en vous mettant au service des fidèles et en vous y tenant. Notre désir est que chacun d’entre vous manifeste le même empressement jusqu’à la fin, pour que votre espérance se réalise pleinement ; ne devenez pas paresseux, imitez plutôt ceux qui, par la foi et la persévérance, obtiennent l’héritage promis ».
3. Les torrents. Saint Bède parle de trois torrents : ceux qui viennent de la tentation, ceux qui viennent de l’injustice des hommes, et ceux qui sont des troubles du corps, de la santé, ou bien de l’âme ou la psyché. Pourquoi ces troubles peuvent-ils arracher le fondement de notre foi ? Selon Bède, c’est parce que nous trouvons notre appui sur nous-mêmes et non pas sur le Christ. Autrement dit, si nous construisons le sens et le but de notre existence sur l’amour du Christ, nous sommes inébranlables.
Dialogue avec le Christ
Quelle difficulté dans ma vie me sépare de l’amour du Christ ? « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? La détresse ? L’angoisse ? La persécution ? La faim ? Le dénuement ? Le danger ? Le glaive ? Mais, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 8,31.35.37-39).
Résolution
Regarder ce qui me sépare du Christ et choisir de reprendre l’effort nécessaire pour renouer avec lui.
Cette méditation a été écrite par Sarah Cleary, consacrée de Regnum Christi