Points de réflexion
1. Calvaire. Trois croix y sont posées ; deux hommes gisent encore dans l’agonie de la mort prolongée. Un, celui du milieu, est déjà mort. C’est une scène d’absolue déchéance humaine, d’abandon de tous. Même, semblerait-il, de Dieu, car selon la loi juive, l’homme crucifié était exclu de la promesse de salut.
Pour rompre cette laide monotonie, les soldats s’approchent des croix. Ils cassent les jambes des deux vivants pour accélérer leur mort. Le troisième serait déjà décédé ? Pour être sûr, l’un des soldats lui transperce le cœur. Saint Jean, témoin oculaire, nous raconte que du sang et de l’eau jaillissent de son côté. Un détail sans importance sur le moment, dans la frénésie de descendre le corps de la croix avant le coucher du soleil. Contemplons cette scène dépourvue de tout amour, de tout respect pour l’être humain : échec, violence, peur, indifférence, moquerie... tout ce qu’il y a de pire en nous. Nos misères sont au Calvaire dans ce Christ mort.
2. « De l’eau et du sang jaillissaient de son côté ». Jean nous rapporte ce détail mystérieux qui, dans la tradition chrétienne depuis Origène, parle du Cœur de Jésus et du mystère d’amour infini de Dieu pour nous. L’eau nous rappelle, de la prophétie d’Ezéchiel, que Dieu fera couler du côté du temple une eau sans mesure, et tout ce qui sera touché par cette eau deviendra sain et fort. Le sang est le principe de vie selon les juifs, et si le Christ perd le sang de son cœur, c’est Dieu incarné qui donne son principe de vie, son intérieur, jusqu’au bout, pour nous assainir. Au milieu de la misère et de la déchéance, Dieu verse son amour jusqu’au bout. Il n’enlève pas la saleté et la laideur du péché, de notre péché, mais il le prend sur lui-même. Et en échange de nos misères, il nous donne son amour infini.
3. « C’est la miséricorde » comme le dit le Pape François dans sa bulle Miséricordiae Vultus : « Du cœur de la Trinité, du plus profond du mystère de Dieu, jaillit et coule sans cesse le grand fleuve de la miséricorde. Cette source ne sera jamais épuisée pour tous ceux qui s’en approcheront. Chaque fois qu’on en aura besoin, on pourra y accéder, parce que la miséricorde de Dieu est sans fin ».
Dialogue avec le Christ
De la consécration au Cœur du Christ de sainte Marguerite Marie Alacocque : « Je vous prends donc, ô Sacré-Cœur, pour l'unique objet de mon amour, le protecteur de ma vie, l'assurance de mon salut, le remède à mon inconstance, le réparateur de tous les défauts de ma vie et mon asile assuré à l'heure de ma mort. Ô cœur d’amour ! Je mets toute ma confiance en vous, car je crains tout de ma faiblesse, mais j'espère tout de vos bontés. Consumez donc en moi tout ce qui vous peut déplaire ou résister et que votre pur amour s’imprime si avant dans mon cœur que jamais je ne vous puisse oublier, ni être séparée de vous ».
Résolution
Présenter à la confession un attachement, un défaut de caractère qui me pèse, une réaction continuelle,... dans ma vie pour lesquels j’ai besoin de la miséricorde de Dieu.
Cette méditation a été écrite par Sarah Cleary, consacrée de Regnum Christi