« Vous cherchez à me faire mourir »
Réveille-toi, mon âme, exprime tes œuvres,
qu’elles repassent devant tes yeux
et que tes yeux versent des larmes.
Dévoile au Christ tes actes et tes pensées,
et tu seras rendue juste.
Aie pitié de moi, mon Dieu, aie pitié de moi.
Sur la croix, ô Verbe, Parole de Dieu, tu as offert pour tous
ton corps et ton sang :
ton corps pour recréer le mien,
ton sang pour me laver.
Christ, tu as remis ton esprit
pour me ramener à ton Père (Lc 23,46).
C’est au cœur de cette terre que son Créateur est venu nous sauver.
Il a voulu être cloué sur l’arbre de douleurs
et aussitôt le Paradis perdu a été retrouvé (Lc 23,43).
C’est pourquoi tu es adoré par le ciel et la terre,
par la création toute entière
par la foule des rachetés venus de toutes les nations.
Que le sang et l’eau qui ont jailli
de ton côté transpercé (Jn 19,34)
soient pour moi un bain baptismal,
un breuvage de rédemption.
Ainsi oint de tes paroles de vie comme d’un parfum
et les recevant comme une boisson,
je serai doublement purifié, ô Verbe, Parole de Dieu.
L’Église est le calice qui reçoit
le jet de ton côté vivifiant,
double et unique flot de la connaissance et du pardon,
image des Testaments, l’Ancien et le Nouveau,
en un seul réunis.
Aie pitié de moi, mon Dieu, aie pitié de moi.
Saint André de Crète (660-740), moine et évêque