« Dieu, crée pour moi un cœur pur » (Ps 50,12)
Que les savants viennent, demandant où est Dieu. Dieu se trouve là où le savant, avec toute la science orgueilleuse, ne peut pas arriver. Dieu se trouve dans le cœur détaché, dans le silence de la prière, dans la souffrance comme sacrifice volontaire, dans le vide du monde et de ses créatures. Dieu est dans la croix et, tant que nous n’aimerons pas la croix, nous ne le verrons pas, nous ne le sentirons pas. Taisez-vous, les hommes, qui n’arrêtez pas de faire du bruit !
Ah, Seigneur, qu’est-ce que je suis heureux dans ma retraite ! Comme je t’aime, dans ma solitude ! Comme je voudrais t’offrir ce que je n’ai plus, car j’ai tout donné ! Demande-moi, Seigneur. Mais que puis-je te donner ? Mon corps, tu l’as déjà, il est à toi ; mon âme, Seigneur, vers quoi soupire-t-elle, si ce n’est vers toi, pour qu’à la fin tu finisses par la prendre ? Mon cœur est aux pieds de Marie, pleurant d’amour, et sans plus rien vouloir que toi.
Ma volonté : par hasard, Seigneur, je désire ce que tu ne désires pas ? Dis-le-moi ; dis-moi, Seigneur, quelle est ta volonté et je mettrai la mienne à l’unisson. J’aime tout ce que tu m’envoies et me donnes, aussi bien la santé que la maladie, aussi bien être ici qu’être là, aussi bien être une chose qu’une autre ; ma vie, prends-la, Seigneur, quand tu voudras. Comment ne pas être heureux ainsi ? Si le monde et les hommes savaient. Mais ils ne sauront pas, ils sont très occupés avec leurs intérêts, ils ont le cœur très plein de choses qui ne sont pas Dieu.
Saint Raphaël Arnaiz Baron (1911-1938), moine trappiste espagnol